Prix des maisons : prévisions de baisse et timing idéal pour investir

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Quand l’espoir d’une bonne affaire se transforme en rumeur de quartier, il n’y a plus de place pour l’indifférence. Un couple, persuadé que la dégringolade des prix n’a pas dit son dernier mot, vient d’annuler l’achat de leur maison. Résultat : d’un coup, tout le voisinage s’agite, entre vendeurs fébriles et chasseurs d’aubaine à l’affût. La question flotte dans l’air : faut-il se jeter sur la première opportunité ou patienter, quitte à laisser filer le train ?

Certains annoncent un atterrissage en douceur, d’autres prophétisent l’effondrement du siècle. Entre impatience et doutes, chaque acheteur cherche à dénicher le fameux signal qui promettrait un achat futé, sans tomber dans le piège du pari hasardeux. Ce fameux « moment parfait » existe-t-il vraiment, ou n’est-il qu’un mirage savamment entretenu par les bruits de couloir ?

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Où en est le marché des maisons : état des lieux des prix en 2024

Le marché immobilier en France n’a rien d’un long fleuve tranquille. 2024 marque un tournant : la baisse des prix s’accélère, bousculant des équilibres vieux de plus de dix ans. Les données n’offrent aucun répit : les notaires enregistrent une chute de 4,4 % en un an sur le prix immobilier ancien, mais derrière cette moyenne se cachent des réalités très contrastées.

À Paris, la chute s’accentue : le seuil des 9 000 euros au mètre carré est pulvérisé, un niveau oublié depuis 2017. Les grandes métropoles de province subissent le mouvement, même si certaines zones tirent leur épingle du jeu. La Côte d’Azur, le Pays basque ou la périphérie lyonnaise tiennent bon, protégées par une demande qui ne faiblit pas sur les biens les plus recherchés.

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  • Le volume des ventes s’écroule : moins d’un million de transactions attendues pour 2024, contre 1,1 million l’an passé.
  • Côté maisons, les zones périurbaines voient leur prix reculer de 5 à 7 % sur un an.
  • Les grandes villes affichent des baisses très variables : Marseille et Montpellier limitent la casse, Bordeaux et Nantes plongent plus nettement.

Le marché immobilier français se réajuste, poussé par la hausse des taux, le resserrement du crédit et la nervosité des acheteurs. Ce nouvel équilibre, précaire, redessine la carte des bonnes affaires et oblige à examiner chaque micro-marché à la loupe.

Pourquoi les prix pourraient encore baisser : analyse des facteurs clés

Le crédit immobilier a radicalement changé la donne. Depuis 2022, la hausse des taux d’intérêt, stabilisée autour de 4 % début 2024, refroidit les ardeurs et ferme la porte à bon nombre de candidats. La BCE a ralenti le tempo sur les taux, mais les banques, elles, restent frileuses : apport personnel, reste à vivre, tout est passé au crible, et la sélection s’intensifie.

L’inflation grignote le budget des ménages et sème l’hésitation. Les primo-accédants, jadis premiers moteurs du marché, peinent à décrocher leur prêt. Résultat : moins d’acheteurs, plus de pression sur les prix.

  • Le DPE (diagnostic de performance énergétique) complique la tâche pour les maisons anciennes. Un mauvais classement rime avec négociation musclée, voire désintérêt total.
  • Le stock de logements à vendre grossit, les délais de transaction s’allongent, et les prix s’ajustent à la baisse.

Même si la BCE amorce une décrue des taux, le rebond de la demande ne sera pas immédiat. La baisse des prix immobiliers pourrait s’étendre sur plusieurs trimestres, portée par une transformation plus profonde qu’un simple cycle monétaire. Les vendeurs devront composer avec des acheteurs mieux informés, plus exigeants et résolument patients.

Faut-il attendre ou investir dès maintenant ? Les scénarios à envisager

Pour ceux qui rêvent de devenir propriétaires, la tentation d’attendre prend de l’ampleur. Les analyses convergent : la baisse des prix immobiliers pourrait se poursuivre jusqu’en 2025, portée par un marché déséquilibré et des conditions de crédit immobilier toujours tendues. Prendre son mal en patience permettrait de viser des biens à des tarifs plus attractifs, notamment là où l’offre déborde la demande.

Mais différer son achat immobilier n’est pas sans aléa. Si les taux remontent, même doucement, la capacité d’emprunt rétrécit. Quant au prêt à taux zéro (PTZ), ses contours évoluent au gré des décisions politiques, sans garantie de stabilité.

Côté investisseurs, la période favorise les tempéraments stratèges. Les vendeurs, confrontés à des délais de cession rallongés, sont plus enclins à accepter des offres en dessous de l’affichage. L’investissement locatif reste pertinent dans les secteurs tendus, à condition de sélectionner le bon emplacement et de surveiller la réglementation de près.

  • Acheteurs dans l’immédiat : privilégiez les maisons avec un DPE correct et ne négligez jamais la marge de négociation.
  • Investisseurs : examinez la rentabilité locative réelle, en intégrant les charges énergétiques et les éventuels travaux.

Tout dépend du profil, de la localisation, et de la capacité à saisir l’ouverture dans un marché en pleine mutation.

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Conseils pratiques pour profiter du bon timing et réussir son achat

Impossible de s’en remettre à la chance. S’imposer une analyse locale du marché s’impose : chaque ville, chaque quartier suit ses propres lois, entre dynamique démographique, tension locative ou projets urbains. Et n’oublions pas le calendrier : l’hiver ralentit les ventes et détend les négociations, tandis que le printemps réveille la concurrence et fait grimper les prix.

Avant de signer quoi que ce soit, passez au crible les frais annexes :

  • frais de notaire – comptez 7 à 8 % dans l’ancien,
  • frais de dossier bancaire,
  • assurance emprunteur.

Pensez dès la visite aux travaux de rénovation, surtout si le DPE laisse à désirer. De nombreuses aides financières existent, qu’elles visent la rénovation énergétique ou qu’il s’agisse de dispositifs locaux, mais leur obtention dépend à la fois du projet et du profil de l’acheteur.

Misez sur un dossier bancaire solide. Un bon apport, des comptes irréprochables et une comparaison rigoureuse des offres de prêt pèsent lourd dans la négociation des conditions.

Pour avancer avec sérénité :

  • Suivez l’évolution des prix sur plusieurs mois.
  • Demandez aux agents immobiliers locaux quels sont les délais de vente et la marge de négociation réelle.
  • Ciblez les biens conciliant emplacement, qualité de construction et potentiel d’amélioration.

Le marché change, mais l’opportunité n’attend pas. Entre prudence et audace, chacun devra choisir sa ligne, sans se laisser hypnotiser par le bruit de fond. L’immobilier, c’est parfois tout sauf une science exacte.